La connaissance inutile


L’homme contemporain, même dans les pays à forte tradition démocratique, n’a pas la maturité qui correspond à ses moyens intellectuels et à ses connaissances.
(Jean-François Revel – Extrait d’un Entretien avec Pierre Assouline)

Ceux qui se souviennent du grand écrivain et philosophe iconoclaste Jean-François Revel, intellectuel de droite par excellence, au meilleur sens du terme (à l’instar de Julien Benda, auteur de La trahison des clercs), et fils spirituel s’il en est de Raymond Aron, n’auront sans nul doute pas oublié son pamphlet mémorable intitulé La connaissance inutile, qui dénoncait il y a vingt déjà, avec brio et un sens certain de la majesté dans le verbe, la pléthore néfaste pour le débat public d’informations et de connaissances superfétatoires.

Lors de son discours de réception du 31 janvier 2008, Max Gallo, élu par l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de Jean-François Revel, déclarait en substance: “Mais qui est-il donc, ce Jean-François Revel? Un écrivain égal aux plus grands. Un écrivain français nourri par la sève rabelaisienne et voltairienne. Un lecteur de Saint-Simon et de Montesquieu, de Chateaubriand et de Tocqueville, de Taine, de Montaigne et de Proust. Un humaniste engagé dans les combats contre les totalitarismes, qui a toujours défendu la liberté d’expression et affirmé que le seul barrage au fanatisme meurtrier est de vivre dans une société pluraliste où le contrepoids institutionnel d’autres doctrines et d’autres pouvoirs nous empêche toujours d’aller jusqu’au bout des nôtres.”

Dans un article publié aujourd’hui dans le quotidien Le Monde, Jean-Michel Dumay reprend, sans y faire directement allusion, la thèse de Revel et l’étend pour ainsi dire aux nouveaux médias, notamment et surtout l’internet.

“Jamais ce que Pierre Teilhard de Chardin nommait ‘la température psychique de la Terre’ n’a été aussi élevée. Avec le développement du cyberespace, des réseaux, de la téléphonie mobile, le monde est devenu en quelques années un gigantesque océan tourmenté, envahi non plus seulement d’énergie et de matière, mais, la numérisation aidant, d’informations. De savoirs, de connaissances.”

Lire l’article.

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